Tous droits réservés — Julie Aybes

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démarche



Je parcours des paysages en étant attentive à ce qui survient, à ce qui surgit, comme en errance. Je me laisse traverser par ce qui arrive du monde — à travers des livres, des images, à l’écoute de paroles, entendues de-ci de-là, au quotidien, dans les rues, à la radio, récits, fictions, rumeurs.
Je prélève, je collecte.
Je repère des lieux, je les arpente, les observe, les photographie, les filme, les écris. En parallèle, je fais des recherches aléatoires, mêlant l’intuition et le hasard des rencontres, je trouve des documents (archives, journaux, cartes, etc.), je les détourne, les fragmente, les décale, les superpose à mes images, à des mots.
En mettant en rapport, en pratiquant l’art du montage, j’invente des lieux et des histoires qui restent volontairement parcellaires, lacunaires. Je cherche à transmettre ce que je perçois dans les croisements de hasards, les rencontres entre des registres divers, l’entre-deux des fragments d’histoires et de sensations.

Par ce travail de collecte, d’attention et de montage, je veux évoquer un territoire, une manière de paysage avec ses contextes, ses « géographies » — les plis, les gens, les fossés, les histoires, les forêts, les lisières, les traces.

Je travaille une image du monde qui laisse place à l’inquiétude, l’étrangeté, l’attention. Je cherche à mettre en éveil les sens, les perceptions, y compris l’intuition ; et ce qui nous advient : l’imaginaire, les réminiscences, les songes… provoquant ainsi des expériences sensibles, des situations. D’où l’importance de la mise en forme, de la mise en scène : une projection dans le noir avec texte lu, un livre d’artiste, une séquence d’images, certaines immobiles, d’autres à peine en mouvement… Il s’agit de faire parler les images non par le langage des signes et des représentations, mais par le temps mis à tourner autour de leurs secrets : temps et espaces inventés pour que cette expérience puisse advenir.


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Zones d'inquiétude
Mémoire de Master réalisé sous la direction de Marie Gautier, École Nationale Supérieure de la Photographie, Arles, 2013

Quelque chose a changé sans m'en apercevoir, à force un nouveau paysage
Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en arts visuels pour l'obtention du grade de maître ès arts (M.A.)